23 février 2023 – Pierre Macris signe un magnifique texte sur notre livre « Quatre saisons en Sète »


Pierre Macris, dramaturge, traducteur et poète, signe un très beau texte autour du livre « Quatre saisons en Sète, photographies de Cathy Cosentino », un superbe hommage aux images de l’artiste, ainsi qu’à la façon dont nous avons conçu le livre, tel un voyage visuel et extrêmement sensible au cœur de la petite Venise du Languedoc, où vibre l’âme de nombreux artistes.

Extrait : « La référence liminaire à Caspar David Friedrich apporte l’éclairage voulu à la construction de ce reportage photographique. Les images du ciel y déclinent les quatre saisons. Le grand peintre allemand s’est illustré par la représentation des spectacles grandioses de la nature. Et les photos de ces ciels de Sète, que ce soit au crépuscule, au point du jour ou dans l’ensoleillement de midi ne manquent pas d’exercer toute la puissance d’une magie que l’œil a voulu capter jusqu’au paroxysme dans cet  » Horizon à deviner  » où la monumentalité d’un ciel pathétique atteint au sublime.
Une vue du port a pour titre :  » Orange, bronze, bleu  » ; un site désaffecté en bord de mer :  » Blanc, rouge, bleu « . La photo  » Ligne rose, ligne bleue  » situe le premier plan du flanc longiligne d’un tanker sur l’ étirement d’un horizon de lumière: la chose vue est d’abord prétexte à sa perception chromatique. Mieux, la couleur va souvent jusqu’à réduire au minimum le motif pour privilégier la priorité de surfaces monochromes : ainsi les bleu de
nuit de la  » Lune rose au voile léger  » ou du  » Bateau-lune  » ou le gris rose du diptyque  » La girafe et la mouette « . Ou bien la magistrale trichromie en trois larges bandes horizontales dans la représentation des parcs à huîtres. Les crépuscules, la brume, les reflets de lumière font valoir les dominantes des rouges ou du doré, et les flamboiements du  » Ciel d’aquarelle  » font l’objet d’une mise en parallèle avec le  » Ciel écarlate  » de Turner : même technique pour l’effacement du sujet réduit à une  » évocation  » dans les déploiements sans limite de la couleur qui articulent déjà l’impressionnisme. Se référer à Turner ou à  » Impression du soleil levant  » de Monet, c’est clairement démontrer dans ces  » Quatre saisons en Sète  » le souci de confronter la photographie au degré le plus ambitieux de l’art pictural. »

Le texte sera bientôt publié dans son intégralité sur notre site.

https://lesplisduciel.fr/2021/05/20/quatre-saisons-en-sete-cathy-cosentino/